« Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise… », écrit Anna de Noailles (texte B, dernier vers). Pensez-vous que ce vers puisse définir l’attitude du poète

Bonjour,

Je pense que cette problématique est bien formulée.

Répondre à cette question est une option personnelle et subjective.

Un poète est quelqu'un qui observe et ressent le monde qui l'entoure avec une sensibilité plus affinée que la moyenne de ses semblables.

Moi, par exemple, je dirais volontiers en automne : " Les feuilles tombent des arbres " mais, Georges Duhamel a écrit " Les platanes pleuraient leurs feuilles ".

Je pense que la poésie doit être maîtrisée car si l'on se laisse envahir par des pensées, des visions de plus en plus subtiles et irréalistes, le risque devient grand de s'éloigner de la réalité et de se voir errer dans une sorte de monde parallèle dont on ne peut plus s'évader.

Laisser son imagination vagabonder me semble tonique pour l' esprit fatigué, cela le repose, lui donne de nouvelles impulsions.... à condition d'en garder le contrôle.

Je pense qu'il faut un équilibre en toute chose, y compris dans la poésie.

Il me semble que pour pouvoir rêver grâce à la poésie, s'évader des rigueurs du réel, garder " la tête dans les nuages ", il faut être capable, simultanément, de garder les pieds " bien sur terre ".

Si on n'y parvient pas, l'on risque de vivre des périodes d'euphorie suivies de dépressions et la poésie peut devenir alors une sorte de drogue dangereuse.

J'espère que ces réflexions personnelles et subjectives pourront t'aider.